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Un jumelage en VO #JFA2022

Balance ton FLE parle jumelages dans le cadre de la Journée franco-allemande 2022 !

Dans le cadre de la journée franco-allemande 2022, nous avons interviewé Jonathan Spindler – Directeur de la Partnerschaftsverband Rheinland-Pfalz/Bourgogne-Franche-Comté (épisode du 24/01). Nous sommes aussi parties à la rencontre de la société civile qui constitue ces jumelages, et donc l’amitié entre la France et l’Allemagne : le cœur de notre sujet. Armelle nous parle de son jumelage.

Partnerschaftsverband Rheinland-Pfalz/Bourgogne Franche-Comté

Bonjour Armelle, nous proposons à nos invité.e.s l’exercice du portrait chinois (que nous avons adapté pour la journée franco-allemande) et tu n’y échapperas pas. Dis-nous tout !

Si j’étais une ville ou un village, je serais plutôt un village… où vivraient des artistes plasticiens, des musiciens, des comédiens, etc. C’est d’ailleurs une voie intéressante pour Entrains-sur-Nohain, mon village, avec tous les artistes qui vivent dans les environs, heureux d’y trouver un foncier bon marché à deux heures de Paris. 

Si j’étais une région, je serais la Bourgogne. Avec sa grande variété de paysages, une abondance de monuments magnifiques, elle n’a pas été détruite par le tourisme de masse, et est restée authentique. 

Si j’étais une spécialité, je serais une soupe riche et parfumée. C’est un plat simple qui offre infiniment de possibilités, qui reflète la saison, facile à préparer et qui embaume la maison quand elle mitonne longtemps au coin du feu. 

Sinon, qui es-tu professionnellement et artistiquement ? 

Mon « professionnellement » est loin derrière moi puisque je suis retraitée depuis 14 ans. Mais j’ai eu le plaisir d’être fleuriste pendant 20 ans et avant cela j’ai passé 15 ans dans la décoration. Pour le volet artistique c’est plus simple parce que j’ai toujours dessiné et peint, ce que je continue de faire. Je gère aussi une petite galerie à Entrains où mes amis artistes et moi-même exposons. 

Dans quel jumelage es-tu intégrée ?

Sans surprise : dans le comité de jumelage entre Entrains-sur-Nohain et Monzingen (Bourgogne-Franche-Comté/Rhénanie-Palatinat). 

Quels sont les temps forts, selon toi, dans l’histoire du jumelage ?

Je ne faisais pas encore partie du jumelage, mais la genèse du jumelage est définitivement ce que nous pouvons appelé un temps fort, et ce dès 1964, quand Maurice Billon, maire d’Entrains, signe le protocole d’accord jumelant sa petite ville avec celle de Monzingen. Dans un journal local de 1973, nous avons retrouvé un article indiquant que la municipalité avait présenté à ses amis allemands les récentes réalisations : l’école maternelle et la piscine. Démonstrations de majorettes et fanfare étaient également au programme.

D’autres échanges ont suivis, notamment avec les sapeurs-pompiers. Les rencontres des deux villages étaient alors gérées par les municipalités, ce qui représentait une lourde charge pour les communes. C’est sans doute pourquoi, les liens se relâchèrent pendant quelques années, mais grâce à l’énergie du maire allemand, les visites reprirent au cours des années 80. Il est alors décidé de créer un comité de Jumelage.

Comme temps fort, on pourrait également mentionner une soirée, en 2002, en partenariat avec les étudiants américains de la Maison des Adirondacks (effectivement, Entrains est aussi jumelé avec Saranack Lake, aux États-Unis). Mais aussi des 40 ans du Jumelage, en 2004, avec une excursion à Mayence : la visite du musée Gutenberg et de l’église Sankt Stephan dont les vitraux ont été dessinés par Chagall nous ont marqués.

Depuis quand fais-tu partie du jumelage Entrains-Monzingen et comment le jumelage a-t-il évolué depuis ?

Depuis 2000. D’ailleurs, j’ai été admirative des locaux dans lesquels nous avons été reçus, lorsque j’ai été à Monzingen pour la première fois : la mairie, où on a été accueillis à notre arrivée, la salle des fêtes et le foyer du club de foot étaient dans un état impeccable et super bien équipés. En comparaison, Entrains faisait piètre figure… Heureusement que depuis nous avons redressé la barre et n’avons plus à rougir de nos équipements.

Je pense que le nombre de participants a diminué, mais de nouveaux adhérents rejoignent le comité à chaque voyage que nous faisons. En 2000, des deux côtés, il y avait encore des personnes qui avaient connu les débuts du jumelage, mais aussi beaucoup de jeunes…

Ce qui m’impressione, c’est qu’à chaque voyage, les organisateurs trouvent de nouvelles choses à nous faire voir même si d’année en année cela devient de plus en plus difficile. C’est toujours passionnant, même si c’est quelquefois assez fatigant. J’ai la chance d’avoir Irene et Kurt comme partenaires, ce qui permet des échanges intéressants car Irene parle français. Par exemple, je lui envoie toujours L’écho du Nohain, un petit journal que je rédige depuis plus de 25 ans et qu’elle traduit en allemand. Je remarque qu’il y a plusieurs adhérents allemands qui parlent très bien français alors que de notre côté il n’y a que Zoé !

Quel est ton plus beau souvenir de jumelage ?

Le premier voyage a été, bien sûr, le plus impressionnant, mais en 2000, on avait 22 ans de moins et tout le monde ou presque a pu apprécier le parcours pieds nus d’un parc d’attraction local et le trajet à vélo dans les vignes. Le moment du départ a été déchirant ; tout le monde pleurait. Et ça, ça n’a pas beaucoup changé. Il y a tant de choses que j’ai aimé. La croisière sur le Rhin romantique est également un très beau souvenir. Je me suis rappelé l’avoir faite enfant et avoir été séduite par la beauté des vieux châteaux perchés sur les collines plantées de vignes. Mais il y a aussi eu beaucoup de bons moments où le plaisir résidait dans le simple fait d’être ensemble au cours d’un repas ou d’une promenade dans les vignobles de Monzingen ou dans la campagne entrainoise. Quand on fait visiter son pays à des amis, on le voit d’un œil neuf et c’est très enrichissant. 

Qu’est-ce que tu souhaites pour l’avenir de ton jumelage ?

Bien sûr, j’aimerais plus d’échanges culturels ou artistiques mais ce n’est pas forcement ce que tout le monde souhaite et c’est parfois difficile avec la barrière de la langue. Avec Irene, ma correspondante, on a essayé d’impliquer des ados mais il y a eu peu d’écho chez nos jeunes Entrainois. Les liens qui existent entre les différentes familles franco-allemandes ne sont pas forcément basés sur les mêmes choses, si bien qu’il est difficile de faire émaner un projet qui convienne à tous. Mais si nous arrivons à survivre à l’enfermement découlant de la pandémie, ce sera la preuve que ce jumelage est bâti sur des valeurs fortes.

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